AMIN PECK “LOVE DISGRACE”

J’ai un roman dans le tiroir. Je ne sais pas si c’est une vraie expression, mais je me souviens que ma sœur avait décrit ce manuscript guère épais en ces termes. Et à la page 74, pas meilleure ni pire qu’une autre, il y a : Nous demeurâmes alors silencieux, attentifs aux craquements divers, aux bruits de la départementale, aux lasers d’une discothèque griffonnant dans le ciel.

C’est criant de vérité pour ceux qui ont grandi dans le 82 ou ailleurs qu’ici où je me trouve ce soir. J’écoute une deux millième fois cette chanson – de ’82, elle aussi – sans savoir vraiment quoi en dire de mieux que celles et ceux avant moi qui ne s’en sont pas remis non plus.

On pourrait la désosser, comme une vulgaire formule 3000. Ses longs accords stridents ressemblent d’ailleurs assez à la musique de Super Monaco Grand Prix sur Megadrive. Mais comme tous les grands hymnes italo devant l’éternel, ça ne suffira pas. Je laisse donc tourner le moteur de sa mélancolie paradoxale, plus réelle que d’autres, crayonnées à grands traits brutaux, sta(dé)bilotées, car, comme la vraie peine, le doute authentique, elle se pare d’un tragi-comique, d’un cheap inné, qui la rendent à la fois si cruelle et inspirante.

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