Le TGV fend la campagne. Côté Est. Que c’est étrange d’aller quelque part, littéralement. C’est peut-être pourquoi je me livre à nouveau ces temps derniers à mes veilles lubies jangle. Comme remettre un pied chez soi, peut-être à l’occasion d’un déménagement ou d’un décès et ouvrir ces boîtes en carton couvertes d’autocollants. Savourer ces émotions toujours encapsulées, infiniment rassurantes pour cela, qui se bousculent soudain pêle-mêle à la grille comme de doux zombis. Des trésors infimes, décolorés eux aussi, voilés de poussière, et qui font palpiter un bulbe étrange, dormant le reste du temps, blotti dans la matière grise. On garde ça, pas forcément précieusement. On benne tout le reste. Et on continue.
Une anthologie géniale de ce beau groupe de Cramlington est parue sur le très recommandable label allemand Firestation Records.