Dans un monde parfait… C’est le genre de billet amer qu’on se doit de commencer de la sorte. Car comment expliquer qu’une chanson comme celle-ci ne soit pas devenue un hymne total, se substituant à la fois aux antiennes vulgaires des pubs pour le cidre et les paris en ligne et aux odes folk goutteuses à la berline allemande ?
Je m’égare. Ce serait pire injure encore. Cette relative obscurité – quand même un joli succès indie à l’époque – m’arrange bien, gavroche de l’indie pop que je suis. On se sent d’ailleurs plus valable après quelques écoutes, et le monde qui nous enrobe, avec.
Le single a été financé et produit par feu Pete de Freitas, batteur d’Echo and the Bunnymen – qui mène également la merveille aux baguettes. Une affaire de liverpudliens pleins de morgue et d’élégance, en somme. Et un monument de grâce et d’urgence mêlées. Punk dandy, à renverser toutes les ordres établis.
Le démantèlement du groupe – réchauffé depuis – donnera naissance notamment à Care et aux Lotus Eaters, excusez du peu. D’autres tendres au premier coup d’œil, mais capables également de vous mettre les sens à feu et à sang.