Ça fait tellement trendy de laisser en japonais, à la coule. Hiroshi Yoshimura, c’est le nom du monsieur. Son morceau, tiré de Music for Nine Post Cards (1982), m’accompagne depuis quelques semaines. Je le teste avec toutes les occupations cruciales du quotidien : traductions de promos pour Michael Kors Collection AH17, parties de Mario 3, pliage du linge – j’en passe et des moins palpitantes.
Comme on dirait du tailoring audacieux de la marque américaine susnommée : « ça va avec tout ». Mais vraiment, vraiment bien en fond sonore d’une lecture de Trout fishing in America de Brautigan – dans lequel je me replonge férocement ces temps-ci. On ne peut pas dire que ça donne particulièrement la pêche, pourtant. Mais ces notes écaillées, détruites, ce roulis vaseux, font mouche. C’est le cas de le dire.
Testez donc :
“There was a green slime growing around the edges of the tub and there were dozens of dead fish floating in our bath. Their bodies had been turned white by death, like frost on iron doors. Their eyes were large and stiff.
The fish had made the mistake of going down the creek too far and ending up in hot water, singing, “When you lose your money, learn to lose.”
We played and relaxed in the water. The green slime and the dead fish played and relaxed with us and flowed out over us and entwined themselves about us.”